Alzheimer : prévention et détection

16.09.2022  -  
Catherine Carey

Selon la Société d’Alzheimer de Québec, la maladie d’Alzheimer représente plus de 60 % des cas de troubles neurocognitifs caractérisés notamment par des pertes de mémoire. L’organisme offre du soutien aux personnes touchées par cette terrible maladie, et ce, dans la région de la Capitale-Nationale ainsi que dans Charlevoix et Portneuf. Comment prévenir et détecter à temps la maladie d’Alzheimer? Carol Hudon, neuropsychologue, chercheur au Centre de recherche CERVO, mentionne que « la prévention et la détection précoce vont de pair. On peut prévenir de façon primaire avant même les difficultés cognitives, mais aussi de façon secondaire une fois les premiers symptômes détectés. » Ses travaux portent d’ailleurs principalement sur la maladie d’Alzheimer.

Le Dr Hudon souligne d’emblée que différents facteurs favorisent la maladie d’Alzheimer, par exemple le sexe, l’âge et la scolarisation, donc une femme âgée avec peu d’éducation a plus de risque de développer la maladie. Le chercheur ajoute plusieurs autres facteurs, dont le tabagisme, le diabète, l’obésité et même l’isolement social. Il est donc profitable de favoriser la meilleure hygiène de vie possible. De plus, plusieurs recherches démontrent que les symptômes dépressifs augmentent également ce risque. C’est ainsi que chez les personnes de 50 ans et plus, un état dépressif doublerait le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Finalement, certaines caractéristiques du sommeil prédiraient quant à eux un déclin cognitif. Un sommeil de courte durée, soit de 6 heures et moins, accroîtrait ce risque de 34 %, et, à l’opposé, s’il dure 9 heures et plus, il l’accentuerait de 25 %.

En ce qui concerne la détection précoce de la maladie d’Alzheimer, la neuropsychologie joue un rôle significatif. L’équipe du Dr Hudon travaille, entre autres, au développement de tests qui deviendront spécifiques au dépistage des troubles de la mémoire au Québec. Chaque test doit être adapté, car « la cognition, la mémoire, le langage varient selon la culture », soutient le neuropsychologue. Ce dernier s’intéresse également aux différents marqueurs du déclin cognitif tels que la vitesse de traitement de l’information qui diminue ainsi que les légères atteintes au niveau de la mémoire qui se manifestent bien avant l’établissement du diagnostic. Il prétend que ce genre de signes précurseurs apparaissent jusqu’à 15 ans avant que la maladie d’Alzheimer soit dépistée. Comme l’évoque Carol Hudon, « plus on détecte rapidement, plus on peut mettre en place des stratégies pour ralentir le déclin ou s’y préparer. »

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