L’accident vasculaire cérébral, communément appelé AVC, touche bon nombre de personnes. Les données du ministère de la Santé et des Services sociaux évaluent qu’au Québec environ 20 000 patients par année subissent un tel problème de santé. La thrombolyse, peu connue, administrée pourtant depuis plus d’une vingtaine d’années, réussit quelquefois à contrer les conséquences graves liées à ce type d’atteinte cérébrale. Voici le compte rendu d’une rencontre au sujet de la thrombolyse avec Marie-Christine Camden, neurologue à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec.
Un AVC survient de deux façons bien distinctes. D’abord, il peut se manifester par une hémorragie cérébrale, une accumulation de sang au niveau du cerveau, causée par l’éclatement d’un vaisseau sanguin. Finalement, il est dit ischémique quand il s’agit d’une artère bloquée par un amas de sang, un caillot. Dans les deux cas, le cerveau est privé d’oxygène et subit des dommages. C’est lorsqu’un caillot se présente que la thrombolyse joue un rôle fondamental parfois même jusqu’au rétablissement complet du patient.
Si on décortique le terme lui-même, « thrombo » réfère à caillot, et « lyse » à destruction. Il s’agit donc de dissoudre le caillot qui obstrue l’artère pour permettre à nouveau la circulation du sang afin de minimiser les dommages cérébraux. En fait, c’est une substance, l’Altéplase, qui est administrée par voie intraveineuse, donc dans une veine. Par la suite, le médicament circule dans tout le corps par le sang, notamment à l’intérieur de l’artère bloquée. La Dre Camden précise qu’auparavant le patient doit passer, entre autres, une tomodensitométrie cérébrale, un examen qui fournit une image du cerveau pour s’assurer qu’il s’agit bien d’un AVC.
Il est important de préciser que le patient peut bénéficier de la thrombolyse jusqu’à quatre heures et demie après l’apparition des symptômes. Marie-Christine Camden mentionne que « le plus tôt ce traitement est donné, le mieux c’est pour les patients », idéalement dans la première heure, le « golden hour » dans le jargon médical. Les études démontrent qu’au-delà de cet intervalle de temps, la thrombolyse n’est plus efficace et peut même s’avérer dangereuse. Il faut alors souligner l’importance de reconnaître rapidement l’AVC, par exemple, par une hémiplégie, c’est-à-dire une paralysie d’un seul côté du corps, voire une incapacité soudaine à parler. La neurologue de l’Enfant-Jésus estime que près de 10 % des patients qui subissent un accident vasculaire cérébral, admis à ce centre hospitalier, profitent de la thrombolyse. Même que depuis bientôt 10 ans, les neurologues de l’établissement assistent des médecins en dehors des grands centres, et ce, en téléthrombolyse, à distance, ce qui ne peut qu’augmenter le nombre de patients qui déjouent l’AVC.
Comment déjouer l’AVC?
20.09.2022 -
Catherine Carey