Alors que la deuxième phase de recrutement du Projet ESSAIM bat son plein, quelles sont les motivations des participantes et participants de la première heure? Qu’est-ce qui rend ce projet important à leurs yeux, comme individu, et pour la communauté universitaire? Et pourquoi tous les membres de la communauté universitaire devraient-ils en faire partie?
Avec sa voix enjouée malgré l’accumulation de rencontres virtuelles, Valérie Hervieux explique les raisons de sa participation au Projet ESSAIM avec passion. Tout comme plusieurs autres membres de la communauté universitaire, la candidate au doctorat en management à l‘Université Laval s’est inscrite au projet dès son lancement en 2021.
« Par mon parcours académique en kinésiologie et mes travaux actuels sur le rôle de l’environnement psychosocial du travail, je suis déjà consciente de l’importance des saines habitudes de vie et de mon environnement de vie. Malgré cela, participer au projet m’a fait prendre conscience de certains enjeux que je n’anticipais pas, comme une sorte de scan de mon état de bien-être », réfléchit Valérie Hervieux.
En imaginant des centaines, voire des milliers d’étudiants et de membres du personnel qui, comme elle, participeront au projet chaque année, ces yeux s’illuminent.
« Ça permettra une vraie prise de conscience collective. Du jamais vue à l’échelle du campus universitaire. En fin de compte, ça va nous pointer vers les enjeux réels et aider l’Université à identifier les initiatives à plus grand impact pour le bien-être et la santé de tous les membres. » – Valérie Hervieux
C’est aussi le souhait de Vicky Drapeau, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation, directrice de la table de concertation en santé durable et responsable du projet. « Le Projet ESSAIM a tout pour être le moteur d’un mouvement à l’échelle du campus. Déjà, dans sa conception, le projet rassemble une équipe interdisciplinaire formée de professeurs provenant de 8 facultés et 11 départements. »
Interdépendance de l’environnement et de la santé
Selon Julie Lessard, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation et spécialiste en psychoéducation, aussi participante du projet, le projet fait mouche en croisant des données sur l’environnement et la santé. « L’environnement de travail a un impact immense sur notre bien-être et notre santé. Personnellement, cet impact est positif lorsqu’il me permet d’avoir des projets stimulants et soutenus par le milieu, lorsque j’ai accès à des moyens d’être active et quand les conditions sont réunies pour avoir du plaisir entre collègues sans jugement ou compétition. »
L’expérience de travail ou encore d’étude, les infrastructures et services offerts à la communauté ainsi que les habitudes de vie font effectivement partie des 12 domaines de santé durable suivis dans le cadre du projet. Ces dimensions avaient préalablement été identifiées dans le cadre des travaux de recherche soutenus par l’équipe PULSAR.
« Notre vision de santé durable repose sur une compréhension élargie et globale de la santé et du bien-être. Elle comprend tous les facteurs en interrelation et interdépendance qui influencent la santé, en y ajoutant des dimensions de temporalité (tout au long de la vie), d’équité (accessible à tous) et de pérennité (en pensant aux générations de demain) », rappelle Vicky Drapeau.
Valérie Hervieux renchérit sur l’interdépendance entre la qualité de l’environnement et le bien-être : « Un milieu d’étude et de travail idéal me permet d’être moi-même, de me réaliser, d’être au sommet de ma forme et d’en faire bénéficier les autres ».
Retombées anticipées sur la communauté universitaire
Concrètement, chaque participante et participant au projet recevra un rapport composé d’un bilan assorti de conseils qui mettront en évidence les ressources et services disponibles à l’Université. Lorsque questionnée sur les retombées anticipées à moyen ou à long terme du Projet ESSAIM, Vicky Drapeau continue sa réflexion : « En prenant en considération la complexité et la multiplicité des facteurs de risque et le potentiel de la science des données et de l’intelligence artificielle, le projet ESSAIM contribuera au développement d’un modèle d’évaluation en santé durable pour tenter de « prédire » et d’identifier des groupes d’individus qui sont plus à risque de problèmes de santé ou avec un faible niveau de bien-être. Il n’existe pas à l’heure actuelle de tel modèle d’évaluation. »
En comptant sur la mobilisation de la communauté et sur un suivi annuel assidu, le projet ESSAIM pourrait ensuite orienter les actions et décisions de l’Université Laval dans sa démarche en santé durable.
« Mon équilibre ULaval, un joueur incontournable pour l’opérationnalisation de la démarche en santé durable de l’Université, utilisera des résultats de ce projet pour identifier les actions à haut impact sur le bien-être de toutes et tous. Le projet ESSAIM favorisera donc le déploiement et la valorisation de pratiques, de services et d’environnements favorables au bien-être et à la santé. Il pourra éventuellement influencer la population de la région de Québec en facilitant l’accès à certaines initiatives et en influençant des pratiques dans d’autres milieux. » – Vicky Drapeau
Une communauté unie
Les participantes et participants interrogés ont tous noté qu’ils sentent un réel souci pour la santé et le bien-être de la communauté dans leur faculté, leur équipe de recherche ou leur unité administrative. Le projet arrive au bon moment et semble poser les bonnes questions.
« Voilà une occasion d’aller au-delà du transfert d’information, et d’assurer la mise en place de dispositifs concrets pour aider les membres de notre communauté, du nouvel étudiant au baccalauréat jusqu’à l’employé en fin de carrière, souligne de son côté Bruno Bourassa, professeur associé à la Faculté des sciences de l’éducation. Tout doit être mis en œuvre pour amener nos collègues à s’approprier ces dispositifs, à en bénéficier, notamment les plus nécessiteux. »
De son côté, Félix Desrosiers, étudiant au doctorat en santé communautaire et coordonnateur du projet ESSAIM, considère qu’il est important que les étudiantes et étudiants commencent à envisager leur université comme partenaires de leur santé et bien-être, et pas uniquement comme un lieu d’étude ou un passage obligé pour décrocher un diplôme. « Le projet ESSAIM, c’est la démonstration concrète de ce qu’on voit se dessiner depuis plusieurs années dans le monde scientifique : le passage à l’université est un moment clé dans la vie des gens, un moment où l’on acquiert des comportements pouvant se répercuter sur notre santé tout au long de notre vie, et même sur la santé des générations futures ». Félix Desrosiers considère donc que les universités peuvent jouer un rôle pour la santé durable de leur communauté, et que ce rôle est important.
« Le potentiel est immense! Et plus il y aura d’engouement, et de participantes et de participants dans le projet ESSAIM, plus les résultats seront clairs et plus les retombées seront grandes », conclut Vicky Drapeau.
Ressources
Pour en savoir plus sur le projet ESSAIM : www.projetessaim.com
Pour en savoir plus sur PULSAR : www.pulsar.ca
Pour en savoir plus sur la Démarche en santé durable de l’Université Laval : www.ulaval.ca/sante-durable
Pour en savoir plus sur Mon équilibre ULaval : www.ulaval.ca/mon-equilibre-ul