Activité physique après une COVID-19: une pause d’au moins sept jours recommandée

28.09.2021  -  
ULaval Nouvelles

En raison de risques de problèmes cardiaques causés par le coronavirus, un comité d’experts recommande aux personnes très actives de faire une pause d’au moins une semaine après la disparition des symptômes

Un comité d’experts recommande aux personnes très actives qui ont eu la COVID-19 de lever le pied pendant quelques jours avant de reprendre l’entraînement. Cette reprise doit être progressive et toute anomalie cardiaque devrait faire l’objet d’une consultation médicale. Les détails de ces recommandations sont publiés dans le Canadian Journal of Cardiology par un groupe de cardiologues dont fait partie Paul Poirier, professeur à la Faculté de pharmacie de l’Université Laval et cardiologue-chercheur à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec.

C’est en raison des risques cardiaques qui accompagnent les infections au SARS-CoV-2 que ces experts recommandent la prudence. «La COVID-19 a été associée à une hausse de la morbidité et de la mortalité d’origine cardiaque. Elle peut notamment causer des myocardites, une condition associée au risque de mort subite chez les athlètes», précise Paul Poirier.

Un comité formé de membres du Community and Athletic Cardiovascular Health Network, de la Société canadienne de cardiologie et de la Société canadienne de rythmologie sur le dépistage cardiovasculaire des athlètes s’est penché sur la question et a formulé des recommandations qui visent non seulement les athlètes, mais aussi les personnes très actives (qui font régulièrement des entraînements à plus de 75% de leur fréquence cardiaque maximale).

«L’idée de formuler des recommandations nous est venue après avoir pris connaissance de la position des cardiologues des États-Unis et de Grande-Bretagne qui suggéraient faire passer une série de tests à tous les athlètes qui avaient eu la COVID-19. Nous trouvions que ça n’avait pas de sens de mobiliser autant de ressources médicales en période de pandémie et nous avons adopté une approche plus pragmatique dans nos recommandations», précise le professeur Poirier.

Le comité canadien a tenté de trouver un juste équilibre entre le retour rapide à l’entraînement souhaité par les athlètes et par les personnes très actives, les risques cardiaques associés à ce retour après une COVID-19 et les ressources médicales qui peuvent être allouées à la détection des anomalies cardiaques dans cette population.

Des études ont montré que 38% de toutes les personnes hospitalisées en raison de la COVID-19 ont une atteinte du myocarde. Il existe toutefois peu de données sur la prévalence des problèmes cardiaques chez les personnes très actives qui ont eu la COVID-19. «Il y a encore beaucoup d’incertitude entourant le risque réel chez les athlètes, mais la prudence est de mise. C’est pourquoi nous recommandons une pause d’au moins une semaine après la disparition des symptômes suivie d’un retour graduel à des entraînements d’intensité modérée ou élevée», précise le professeur Poirier.

« S’il y a présence de palpitations cardiaques, de douleurs thoraciques, d’un essoufflement inhabituel, d’une augmentation inexpliquée du rythme cardiaque ou si la forme physique ne revient pas, il faut consulter un médecin. »
— Paul Poirier, au sujet des signes à surveiller lors du retour à l’entraînement après une COVID-19

Selon le cardiologue, «il serait trop demandant et peu utile de faire passer des tests médicaux à toutes les personnes actives qui ont eu la COVID-19 avant de leur donner le feu vert pour la reprise de l’entraînement. Il faut toutefois demeurer vigilant, insiste-t-il. S’il y a présence de palpitations cardiaques, de douleurs thoraciques, d’un essoufflement inhabituel, d’une augmentation inexpliquée du rythme cardiaque ou si la forme ne revient pas, il faut consulter un médecin.»

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