Chocolat que c’est bon!

31.03.2022  -  
Jessica Lambert-De Francesch

S’alimenter va au-delà des simples besoins du corps. Effectivement, mis à part la régulation biologique de l’appétit et de la satiété selon les besoins du corps, le système hédonique joue un rôle important au niveau de la prise alimentaire. L’aspect hédonique de l’alimentation réfère à l’activation du système de récompense dans le cerveau, responsable du plaisir de manger.

Constatant un besoin de clarifier les facteurs reliés à l’aspect hédonique de l’alimentation, Anderson et al. (2021) ont davantage étudié le sujet. Grâce à leurs recherches, ils ont pu trouver six dimensions associées au plaisir alimentaire. Les dimensions sont énumérées ci-dessous et sont accompagnées d’un exemple.

Dimension 1 : propriétés sensorielles

Pour bien comprendre cette dimension, imaginez-vous le scénario suivant. À la suite d’un repas bourratif, vous marchez dans les rues de Montréal. À l’approche de la petite boulangerie du quartier, vous détectez une magnifique odeur de chocolatines, fraîchement cuites au four. Malgré un ventre bien rempli, vous ne pouvez point rester indifférent par rapport à l’odeur de chocolat fondu et de beurre. Vous succombez…

Tel que le mentionnent Anderson et al. (2021), l’information procurée par nos sens influence la désirabilité et le niveau d’appréciation des aliments.

Dimension 2 :  attentes et désirs

Le plaisir de manger est également associé aux attentes et aux désirs, qui sont modulés par des expériences antérieures avec les aliments. Pour reprendre l’exemple des chocolatines, plus cette viennoiserie correspond à vos attentes (p. ex. le fait que la chocolatine ait une pâte croustillante et une mie fondante), plus cet aliment est perçu positivement.

Dimension 3 : informations sur le produit

Une fois de plus, imaginez que vous êtes un consommateur très préoccupé par la consommation responsable. Vous valorisez la production biologique, locale et les produits certifiés équitables. Ainsi, plus vous avez accès aux informations relatives à la chocolatine (méthodes de production, origine des ingrédients, conditions de travail, etc.), et plus ces caractéristiques correspondent à vos propres valeurs, plus la perception de plaisir augmente.

Dimension 4 : propriétés des aliments (variété, familiarité et nouveauté)

Toujours en lien avec le fameux exemple des chocolatines, il se peut que vous affectionniez particulièrement cette viennoiserie, car cet un aliment qui vous est familier. En effet, la chocolatine était le dessert favori de votre famille, vous avez donc passé votre enfance a en manger.

Dimension 5 : sensations qui suivent la digestion

Ici, il s’agit notamment de la perception de bien-être physique et mental ressentie à la suite de l’ingestion d’un aliment, et dans ce cas-ci la chocolatine. Vous savez que la chocolatine est une bonne source de calories et à la suite de sa consommation, vous sentez un plein d’énergie.

Dimension 6 : contexte dans lequel la nourriture est consommée

Le contexte physique et social est très important lorsqu’il s’agit du plaisir alimentaire. En effet, vous allez sûrement avoir beaucoup plus de plaisir à manger une chocolatine avec vos amis dans le café du coin, plutôt que de la manger tout seul.

Les implications du portrait dessiné par Andersen et al. (2021) sont multiples. Concrètement, l’identification des six dimensions permettra de mieux orienter la conception d’une future échelle évaluant le plaisir de manger. De plus, l’étude d’Andersen et al. (2021) engendrera une meilleure compréhension du comportement alimentaire, dont le phénomène de surconsommation des aliments.

* le masculin a été utilisé pour des fins de simplicité

 

Référence de l’article vulgarisé:

Andersen, B. V, Chan, R. C. K., & Byrne, D. V. (2021). A Conceptual Framework for Multi-Dimensional Measurements of Food Related Pleasure—The Food Pleasure Scale. In Foods  (Vol. 10, Issue 9). https://doi.org/10.3390/foods10092044

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