Surpoids: à l’écoute des signaux de notre corps

19.04.2023  -  
ULaval Nouvelles

Il y aurait moyen de mieux connecter les personnes qui ont un surpoids à leurs signaux de satiété

On sait que les personnes peu sensibles aux signaux de satiété ont tendance à manger plus qu’à leur faim, ce qui contribue à la prise de poids. Une équipe de l’Université Laval s’est penchée sur les mécanismes qui lient la sensibilité à la satiété et la prise alimentaire, et les conclusions qu’elle rapporte dans la revue Appetite suggèrent qu’il y aurait moyen de reconnecter, en partie du moins, ces personnes à leurs signaux de satiété.

Pour faire cette démonstration, l’équipe de recherche a étudié 303 personnes avec surpoids ou obésité. Ces personnes ont rempli un journal alimentaire dans lequel elles consignaient tout ce qu’elles mangeaient pendant trois jours et elles ont pris part à un repas de type buffet à volonté en laboratoire.  «Cela nous a permis de calculer la quantité de calories que chaque participant consommait quotidiennement ou lors d’un repas», précise Raphaëlle Jacob, première auteure de l’étude.

Les participants ont aussi répondu à des questionnaires permettant d’évaluer certains comportements alimentaires, notamment la susceptibilité à la faim (la propension à ressentir la faim soit spontanément soit en réponse à des stimuli externes) et les envies alimentaires impérieuses (le désir intense de consommer un aliment spécifique, généralement riche en gras ou en sucre).

De plus, lors d’un petit-déjeuner servi au laboratoire, les participants devaient évaluer leur sensation de satiété avant le repas ainsi que toutes les 10 minutes pendant l’heure qui suivait. «Ces données ont servi à calculer leur quotient de satiété. Il s’agit d’une mesure du changement dans les sensations d’appétit en réponse à un apport calorique donné. Plus ce quotient est faible, plus la sensibilité aux signaux de satiété est faible», précise Raphaëlle Jacob.

Les données recueillies montrent que la relation inverse entre le quotient de satiété et la prise alimentaire est médiée par des signaux physiologiques et par des signaux externes qui agissent sur la propension à ressentir la faim et sur les envies alimentaires impérieuses.

« Une partie de ces comportements dépend de facteurs génétiques qui ne sont pas modifiables. Par contre, une autre partie relève de facteurs externes sur lesquels on peut intervenir. »— Raphaëlle Jacob

«Une partie de ces comportements dépend de facteurs génétiques qui ne sont pas modifiables. Par contre, une autre partie relève de facteurs externes sur lesquels on peut intervenir», souligne Raphaëlle Jacob. Par exemple, poursuit-elle, on peut choisir de consommer davantage d’aliments reconnus pour leur potentiel rassasiant en raison de leur faible densité énergétique et de leur teneur en protéines, en fibres, en calcium, en acides gras polyinsaturés ou en capsaïcine.

«Le simple fait de prendre conscience que ce sont parfois des stimuli visuels ou olfactifs, ou encore des stimuli sociaux, comme le fait de partager un repas avec une personne qui mange beaucoup, qui nous poussent à surconsommer est également un pas vers une meilleure connexion avec les signaux de faim et de satiété que nous envoie notre corps.»

Les autres signataires de l’étude publiée dans Appetite sont Véronique Provencher, Shirin Panahi, Angelo Tremblay et Vicky Drapeau. Ces personnes sont rattachées à l’École de nutrition, au Département d’éducation physique, au Département de kinésiologie, au Centre NUTRISS – Nutrition, santé et société et à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l’Université Laval, de même qu’à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec.

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